Liste des 23 : Qui ira en Russie ? (Première partie)
À plus de trois mois du premier match du Mondial contre l’Angleterre, le groupe des Aigles qui fera le voyage en Russie commence à se dessiner progressivement. Et si on en saura beaucoup plus dans les semaines à venir avec les deux matchs de préparation contre l’Iran à Tunis et le Costa-Rica à Nice, on vous propose pour le moment un tour d’horizon du vivier dont Nabil Maaloul et son staff disposent, avec les chances de chacun de figurer parmi les 23 élus. Aujourd’hui, on commence par les joueurs qui, sauf catastrophe, feront partie du voyage en Russie.
Gardien de But :
Aymen Balbouli : Malgré des débuts compliqués avec son club d’Al Batin en Arabie Saoudite avec huit buts encaissés en deux rencontres, Aymen Balbouli devrait tout de même rester le numéro 1 à ce poste dans l’esprit du sélectionneur. Titulaire lors de l’intégralité des rencontres sous Maaloul, il n’a jamais déçu lors des qualifications même si son début de saison avec l’Etoile lui a valu d’être écarté pendant un certain temps, avant de prendre son envol pour le Golfe. Ses récentes prestations contre Al Nasr, l’équipe de Ferjani Sassi, ont permis au gardien de 33 ans d’envoyer un message clair au staff des Aigles. Capable du meilleur comme du pire, Balbouli devrait bénéficier de la confiance dont il a besoin lors de cette Coupe du Monde. Avant une passation de pouvoir ?
Défenseurs :
Hamdi Nagguez : Lui aussi a connu une première partie de saison compliquée avec l’Etoile, mais lui aussi a très bien sur rebondir après un départ lors du mercato d’hiver. Transféré au Zamalek d’Egypte après un long feuilleton, Nagguez a été élu homme du match dès sa première rencontre en Premier League égyptienne. Doté d’un physique atypique pour son poste, il a retrouvé au sein du club du Caire la fraicheur qui lui permettait de faire des différences lors de sa meilleure période à l’ESS. Titulaire lors de la quasi-totalité des rencontres depuis la prise de fonction de Maaloul, il devrait selon toute logique débuter sur le flanc droit de la défense tunisienne le 18 Juin prochain.
Yassine Meriah : Véritable révélation des éliminatoires, Yassine Meriah est tout simplement indéboulonnable depuis le match contre l’Egypte en Juin dernier. Celui qui peut dépanner à droite, à gauche ou même en sentinelle a définitivement pris place dans l’axe de la défense tunisienne en étant l’auteur de prestations aussi impressionnantes les unes que les autres, inscrivant au passage un penalty décisif face à la RD Congo. Déjà courtisé par Strasbourg et Dijon lors du dernier mercato hivernal, le natif d’Ariana a fait le bon choix de finir la saison à Sfax, sans doute avant de s’envoler pour l’Europe après un Mondial lors duquel il devrait taper dans l’œil d’un grand nombre de clubs du vieux continent.
Syam Ben Youssef : Si Syam Ben Youssef fait aujourd’hui partie de ceux qui ont la certitude de faire partie du voyage en Russie, c’est tout simplement parce qu’il s’agit du genre de joueur que chaque entraineur ou sélectionneur voudrait avoir dans son équipe. Véritable soldat, Syam sait faire parler son expérience lors des périodes délicates et il est actuellement un taulier de la sélection menée par Nabil Maaloul. Malgré des lacunes sur le plan technique et une certaine lenteur qui peut parfois lui être reproché, son association avec Yassine Meriah a été jusque-là convaincante et son profil est parfaitement complémentaire avec ce dernier.
Ali Maaloul : Tandis que son apport offensif n’est plus à questionner depuis maintenant de nombreuses années, il est aujourd’hui nécessaire de relever sa progression sur le plan défensif depuis qu'il a rejoint le championnat égyptien et son club d'Al Ahly. Sa prestation face à Mohamed Salah contre les pharaons en Juin dernier à Rades en est le meilleur exemple. Toujours au four et au moulin sur son coté gauche, le joueur d’Al Ahly est sans doute le joueur tunisien le plus régulier sur ces cinq dernières années et peut également être une arme redoutable sur coups de pied arrêtés. A 28 ans, une nouvelle expérience dans un grand championnat européen semble être la prochaine étape d’une carrière déjà intéressante.
Oussama Haddadi : Titulaire régulier dans son club de Dijon, le latéral gauche avait réussi à gagner sa place dans le onze des rouges dès son arrivée en provenance du Club Africain en Janvier 2017. Depuis, il totalise 36 rencontres disputées en Ligue 1 avec un but et deux passes décisives. Un bilan honnête pour un joueur qui est encore destiné à progresser et à gommer certaines lacunes, notamment sur le plan défensif où il commet encore beaucoup trop de fautes (en témoigne son match à Strasbourg où il a concédé deux penaltys). Cependant, sa qualité de centre peut être précieuse, tout comme sa polyvalence puisqu’il a récemment été testé au poste de défenseur central par Olivier Dall’oglio. Il devrait donc logiquement faire partie du voyage en Russie.
Milieux de terrain :
Ellyes Skhiri : Il s’agit sans doute là de l’une des meilleures « recrues » de ces dernières années du coté des Aigles de Carthage. Âgé de seulement 22 ans et titulaire indiscutable à Montpellier, Skhiri est doté de grandes capacités de récupération et pourrait être le profil qu’il manquait au onze tunisien. Véritable sentinelle, il est celui qui permet de garder l’équilibre et de mettre l’impact physique nécessaire. Si on en saura plus sur son adaptation et son entente avec les autres éléments du groupe lors du prochain rassemblement, son profil semble complémentaire avec celui de Ben Amor et Chaalali et il n’y a pas de doutes sur les capacités du joueur à s’imposer à terme au sein de la sélection. Et même avec 0 convocation pour le moment, on voit mal Nabil Maaloul et le staff ne pas faire appel à lui pour le mondial alors que le joueur vient de donner son accord et qu’il pourrait s’agir d’une arme fatale face à des adversaires comme l’Angleterre.
Elyes Skhiri sous les couleurs de son club de Montpellier
Mohamed Amine Ben Amor : La surprise fut totale à l’annonce de son départ pour l’Arabie Saoudite tant on l’imaginait évoluer dans un grand championnat européen. Pourtant, le milieu de terrain de 25 ans a bel et bien choisi le Golfe en s’engageant dans le club d’Al Ahli de Jeddah. D’abord prêté par l’Etoile du Sahel, le club saoudien serait d’ores et déjà décidé à lever l’option d’achat et à l’adopter définitivement. Plutôt logique lorsque l’on regarde les prestations du joueur lors des éliminatoires ou depuis trois ans avec l’Etoile du Sahel et maintenant Al Ahli. Excellent récupérateur doté d’un gros volume de jeu et de capacités physiques au-dessus de la moyenne tunisienne, il est également capable de se projeter et d’être présent dans la surface adverse, comme en témoigne son but en Guinée lors de la précieuse victoire des Aigles (1-4). S’il vient tout juste de signer pour un nouveau club, rien ne nous dit qu’un club européen ne fera pas tout pour le récupérer après la Coupe du Monde.
Ferjani Sassi : Si lui aussi a été transféré en Arabie Saoudite cet hiver en signant pour le club d’Al Nasr, sa situation est différente de celle de son partenaire du milieu puisque certains échos font d’ores et déjà état d’un souhait du club saoudien de s’en séparer. Et si cela est plus lié à une crise qui touche le club dans lequel il évolue, l’obligeant à réduire sa masse salariale, il s’agit néanmoins d’un symbole des difficultés qu’éprouvent le milieu de terrain depuis le début de la saison. Jamais vraiment convaincant avec l’Espérance, Ferjani Sassi semble avoir beaucoup perdu du niveau qui était le sien à Sfax et même à Metz pendant un certain temps. Cela ne devrait tout de même pas influencer Nabil Maaloul qui devrait compter sur un des hommes forts des qualifications dont la qualité technique demeure précieuse dans une telle compétition et qui a rarement déçu en sélection.
Ghaylene Chaalali : Tout comme son coéquipier de la défense Yassine Meriah, Chaalali fait partie de ceux qui ont gagné une place dans le onze des Aigles avec l’arrivée de Nabil Maaloul. Logique au vu de sa progression et de ses prestations avec l’Espérance, mais également du fait de son profil dont la sélection ne bénéficie pas forcément actuellement. Aussi précieux à la récupération que dans les trente derniers mètres (voir son but contre la RD Congo à Rades), Chaalali peut également évoluer sur l’aile droite. Capable d’alterner jeu cours et jeu long, mais aussi doté d’une bonne qualité de frappe, le joueur de 24 ans bénéficie encore d’une marge de progression importante et devrait faire partie des hommes forts de cette fin de saison du coté de l’Espérance, dès qu’il sera remis de sa blessure.
Attaquants :
Youssef Msakni : La star des qualifications. Celui dont le triplé en Guinée est sans doute l’une des prestations les plus importantes d’un joueur tunisien en sélection et qui a offert aux Aigles un ticket pour la Russie. Le constat est simple : lorsque Youssef Msakni est en forme, toute l’équipe semble transformée et prête à renverser n’importe qui. Au contraire, lorsqu’il passe à côté, comme lors du dernier match contre la Libye, c’est toute l’équipe qui est en dessous. Auteur de 21 réalisations en 19 rencontres de championnat cette saison, le joueur de 27 ans a sans aucun doute gagné en maturité et en régularité, devenant LE véritable leader de la sélection. Si certains pouvaient se montrer réticents quant à ses convocations en sélection encore des mois après son transfert au Qatar, personne ne peut plus contester son statut actuel, tant Youssef est devenu vital à l’équipe. Et si un transfert en Europe est aujourd’hui son objectif principal, cela passera nécessairement par une grande Coupe du Monde. De quoi le motiver encore plus à nous en mettre plein les yeux.
Wahbi Khazri : Son transfert à Rennes en début de saison sera sans doute la meilleure décision de sa carrière. Relégué en Championship avec son club de Sunderland qui ne lui faisait plus confiance, Khazri a réussi à trouver un point de chute dans un championnat qu’il connait bien. Déjà performant avec le SC Bastia puis avec Bordeaux, ses prestations l’avaient emmené en Premier League où il a connu une bonne période avant d’être progressivement relégué sur le banc, victime des nombreux changements d’entraineur et d’un club en crise. Au Stade Rennais, le joueur de 27 ans connait une véritable renaissance. Que ce soit à un poste de faux numéro 9 qu’il a appris à connaitre, ou à un poste plus naturel de numéro 10, Wahbi impressionne, comme en témoigne sa récente prestation contre l’Olympique Lyonnais. 8 buts en 16 matchs, voici un bilan plus qu’encourageant pour un joueur qui devrait logiquement disputer sa première Coupe du monde.
Naim Sliti : Le public tunisien l’avait découvert lors de la CAN 2017 durant laquelle il s’était imposé comme le leader technique de la sélection aux cotés de Msakni. Depuis, il n’a plus quitté le groupe et fait aujourd’hui partie des cadres des Aigles. Sa convocation contre la Libye alors qu’il était blessé et inapte prouve d’ailleurs son importance au sein de cette équipe. Qu’il soit titulaire ou qu’il entre en jeu en cours de match, Sliti ne déçoit jamais et sa qualité technique est très précieuse aux cotés de ses coéquipiers d’attaque. Le trio qu’il avait formé avec Msakni et Khazri lors de la dernière CAN fut d’ailleurs l’une des meilleures trouvailles du mandant de Kasperczak. Même si l’on ne reverra peut-être pas ce trio en Russie, la présence de Sliti semble aujourd’hui indispensable.
Youssef Msakni et Naim Sliti lors de la victoire contre l'Algérie à la CAN 2017
Anis Badri : Si son histoire avec la sélection est moins importante que celle des éléments cités précédemment, son but au Congo restera sans doute à jamais dans l’histoire du football tunisien. Sa reprise avait en effet permis aux Aigles de marquer le but de l’égalisation à Kinshasa, un but qui leur a permis de voyager en Guinée en toute sérénité pour décrocher leur billet pour la Russie. Celui qui est notamment passé par Lille en début de carrière avait choisi de signer à l’Espérance en 2016 pour se rapprocher de la sélection. Mission accomplie, puisque Badri fait aujourd’hui partie des indéboulonnables dans les listes de Maaloul, et ses prestations lors des qualifications lui ont grandement fait gagner en crédibilité. Badri vient d’ailleurs d’être récompensé pour ses excellentes prestations avec l’EST puisqu’il a été élu joueur de l’année par les supporters du club. Le joueur sera donc attendu au Mondial, que ce soit en joker de luxe ou en titulaire.
Taha Yassine Khenissi : Alors que ses stats lors des qualifications peuvent paraître décevantes, les qualités et l'importance de Khenissi au sein des Aigles demeurent indéniables. Buteur redoutable, complet et capable aussi bien de participer au jeu et de presser pendant toute une rencontre, l’attaquant qui évolue actuellement à l’Espérance n’en finit plus de progresser. D’abord remplaçant lors de la dernière CAN, il a ensuite gagné sa place dans le onze lors des deux dernières rencontres de la compétition en faisant forte impression malgré l’élimination précoce de son équipe. L’ancien de Sfax est aujourd’hui plus que jamais l’attaquant qu’il faut à cette sélection et sa complémentarité avec les autres éléments offensifs est capable de poser des problèmes à un grand nombre de défenses.
Après ces 15 éléments qui sont certains de faire partie de la liste des 23 pour la Coupe du Monde, vous retrouverez prochainement la suite de cet article avec cette fois les joueurs qui sont en ballottage favorable ainsi que ceux pour qui il reste quelques semaines pour convaincre.