Etoile du Sahel – Al Ahly : Aux bons souvenirs du Caire
9 Novembre 2007, on joue la 93e minute au Stade du Caire. Le score est d’un but partout entre l’Etoile du Sahel et son hôte du soir, Al Ahly. C’est alors le moment que choisit Mohamed Ali Nafkha, profitant d’un mauvais contrôle du défenseur égyptien, pour lancer parfaitement un Chermiti qui ne se fait pas prier pour inscrire le but libérateur offrant sa première Ligue des Champions au club du Sahel, qui plus est sur la pelouse d’une équipe qui était alors perçue comme un géant africain. Au terme d’un match historique qui restera à jamais dans l’histoire du football tunisien, l’équipe alors entrainée par Bertrand Marchand se donne le droit d’aller disputer la Coupe du Monde des Clubs au Japon un mois plus tard, mettant fin par la même occasion à la période dorée du club égyptien. 10 ans ont passé, et les deux clubs jouent tout aussi souvent les premiers rôles dans les compétitions continentales. C’est justement à cette occasion que les deux géants africains se retrouvent ce Dimanche 22 Octobre pour disputer la demi-finale retour d’une Ligue des Champions où le suspens est plus que jamais à son comble.
Une décennie plus tard, toujours la même gloire
A la suite de son triomphe en 2007 qui s’en est suivi d’une prestation plus que correcte en Coupe du Monde des Clubs au Japon, nombreux étaient ceux qui imaginaient l’Etoile perdre inévitablement un grand nombre de ses stars de l’époque et rentrer progressivement dans le rang. Ces derniers n’avaient pas complétement tort, puisque les Chermiti, Gilson, Ogunbiyi, Narry et autres Traoui sont allés à la découverte du Vieux Continent lors des deux mercatos qui ont suivi. Pour remplacer ces cadres, les dirigeants sahéliens avaient surtout opté pour le recrutement d’éléments évoluant dans le championnat local (Mosrati, Mida, Ziadi) mais en ont également profités pour faire appel à des revenants (Emeka, Zouaghi l’année suivante) et faire progressivement monter quelques jeunes (les frères Jebali, Ben Haj Frej). Malgré une défaite in extremis en finale de Coupe de la Confédération l’année suivante, cette stratégie s’avère sans succès puisque le club du Sahel va finir en dessous de la deuxième place en championnat lors des trois années suivantes, se transformant en simple figurant lors des compétitions africaines qu’il dispute. Petit sursaut d’orgueil en 2011, année lors de laquelle l’Etoile écrase à Sousse son principal concurrent (5-1), l’Espérance, qui finira tout de même par lui arracher le titre lors des dernières journées après une saison éprouvante surtout marquée par la Révolution. L’Etoile va ensuite progressivement retrouver des formes, remportant trois Coupes de Tunisie consécutives en s’appuyant notamment sur sa jeunesse. La véritable consécration aura lieu l’année suivante avec le triomphe en Coupe de la Confédération contre les sud-africains d’Orlando Pirates et une victoire sans appel en Championnat. Aujourd’hui, l’Etoile a l’occasion de faire prolonger un peu plus le plaisir pour des supporters qui sont désormais habitués à jouer les premiers rôles.
De son côté, Al Ahly n’a pas réellement connu de période creuse puisque le club du Caire a remporté sept Championnats, une Coupe d’Egypte, deux Ligue des Champions ainsi qu’une Coupe de la Confédération, et ce en l’espace d’une décennie. De quoi justifier le statut revendiqué de plus grand club d’Afrique. Ainsi, même en ayant connu le départ d’un grand nombre de cadres (El Hadary, Flavio, Aboutrika), et même dans un contexte extrêmement difficile (Révolution et suspension du championnat) le club est parvenu à se maintenir régulier tant sur le plan local que continental. Aujourd’hui, c’est donc deux clubs une nouvelle fois au sommet du continent qui vont s’affronter pour une place en finale de la plus grande compétition africaine. Et si la quasi-totalité des protagonistes de cette rencontre n’étaient pas présents en 2007, on peut tout de même retrouver quelques survivants. Ainsi, Balbouli et Chermiti faisaient partie de l’équipe qui a renversé Al Ahly au Caire, tandis que Houssem Achour (blessé pour ce match retour) et Emad Meteb, toujours au club, étaient eux aussi sur la pelouse ce jour-là. Hossam Al Badri, aujourd’hui entraineur de l’équipe première, était lui à l’époque l’assistant du portugais Manuel Jose.
Une première manche disputée et un retour qui s’annonce bouillant
Trois semaines auparavant, c’est bien l’Etoile qui parvenait à arracher la victoire grâce à un but splendide de son homme à tout faire Ben Amor. Avant cela, les hommes d’Hubert Velud avaient ouvert le score par l’intermédiaire de Alaya Brigui en début de rencontre avant de voir Salah Gomaa égaliser à la suite d’une perte de balle stupide de Boughattas aux abords de sa propre surface. La victoire était donc au rendez-vous, mais ce but encaissé par les tunisiens pourrait bien être le facteur x qui finira par changer toute l’histoire. Car si les étoilés ont aujourd’hui un but d’avance, une victoire par un but à zéro des égyptiens sur leurs terres leur suffirait pour accéder au tour suivant sans encombre. Lors de ce match aller, la défense tunisienne a notamment pu être mise en difficulté à maintes reprises par la vitesse des attaquants égyptiens, et notamment l’ancien sfaxien Junior Ajayi qui a plusieurs fois manqué de justesse dans le dernier geste. La lenteur de la charnière centrale tunisienne composée de Boughattas (qui devrait néanmoins être remplacé par Bedoui Dimanche) et de Konaté peut une nouvelle fois être problématique dans un tel rendez-vous. Les montées de Maaloul, bien que plusieurs fois contenues par Nagguez, ont comme prévu apporté beaucoup de danger dans la défense tunisienne. Du coté des étoilés, la principale menace venait surtout par la droite avec les combinaisons entre Nagguez et Bangoura. Le premier but de Brigui est d’ailleurs issu d’un très bon centre du latéral droit tunisien sur ce même coté. L’attaquant égyptien de l’Etoile, Merai, excellent lors du tour précédent contre Tripoli, a quant à lui rarement été servi dans de bonnes conditions lors de cette rencontre, même si ses déplacements et son apport dans le jeu ont été une nouvelle fois très intéressants. La question est désormais de savoir si Hubert Velud va une nouvelle fois faire confiance à l’ancien d’ENPPI, ou si le brésilien Diogo Acosta, suspendu lors des deux derniers matchs, va finalement reprendre sa place sur le front de l’attaque. Enfin, Iheb Msakni, positionné juste devant la paire Ben Amor-Trabelsi lors de ce match aller, devrait lui être remplacé par Hamza Lahmar pour cette deuxième manche. L’ancien coach de Mazembe devrait ainsi privilégier l’option d’un milieu à trois éléments avec un Lahmar dans sa position préférentielle de relayeur.
Du côté d’Al Ahly, on devrait en revanche s'attendre à un certain nombre de changements, notamment sur le plan offensif. Ainsi, Ahmed Fathi a récolté à Sousse le carton jaune qui l’empêchera d’être sur la pelouse du Stade Borj Al Arab ce Dimanche, et sera logiquement remplacé au poste par Mohamad Hany. Houssam Achour, quant à lui déjà absent pour le match aller, ne sera toujours pas apte à rejouer. Il devrait une nouvelle fois être suppléer par un Hicham Mohamed au profil totalement différent. Devant, Salah Gomaa et Momen Zakaria sont annoncés titulaires, respectivement à la place de Abdallah Said et Walid Soliman. Junior Ajayi, principal danger sur le front de l’attaque, devrait lui logiquement tenir sa place à gauche, tandis que le marocain Walid Azzaro devrait une nouvelle fois être aligné en pointe.
Véritable choc de ces demi-finales, cette rencontre est donc également un véritable clin d’œil à l’histoire, presque 10 ans exactement après cette finale historique qui avait fait de l’Etoile du Sahel un roi d’Afrique. Et si 50 000 supporters sont attendus du côté égyptien, 2 000 tunisiens sont également prévus pour faire vibrer un stade d’Alexandrie qui pourrait une nouvelle fois être dompté par les coéquipiers de Chermiti.
Voici les formations probables des deux équipes pour cette rencontre prévue le Dimanche 22 Octobre à 18 heures (Heure tunisienne) :
Bonus : Quelques souvenirs d'une soirée historique :