top of page
Karim Ghariani

CAN 2017 : Les Aigles déjà dos au mur


Après une première rencontre où la sélection tunisienne a alterné le bon et le catastrophique, les Aigles de Carthage se retrouvent aujourd’hui en difficulté en se voyant dans l’obligation de prendre au moins 4 points lors de leurs deux prochains matchs. Une situation que les joueurs de Kasperczak pouvaient largement éviter.


Pour ce match, le sélectionneur Franco-Polonais avait finalement opté pour une composition en 4-3-3, laissant ainsi tomber le fameux système en 3-5-2 (ou 5-3-2) jusque-là toujours utilisé en matchs officiels. La question qui se pose alors est de savoir pour quelle raison le staff technique de la sélection tunisienne s’est-il rendu compte des problèmes que pouvait poser un système à 3 défenseurs centraux à simplement quelques jours du début d’une compétition majeure. En effet, c’est seulement lors du match amical contre l’Ouganda le 4 Janvier dernier que l’on a revu notre chère équipe nationale évoluer dans un dispositif avec deux défenseurs centraux. Ce dernier a ensuite été reconduit contre l’Egypte pour un résultat cependant moins convaincant. Conséquences directes de ce choix, nous avons pu apercevoir un milieu déséquilibré avec des éléments ne sachant pas à quel moment déclencher le pressing et qui laissaient ainsi une équipe sénégalaise construire en toute sérénité. De plus, les coéquipiers de Sadio Mané se retrouvaient en surnombre une fois arrivés dans les trente derniers mètres, mettant ainsi la défense tunisienne en grande difficulté. Heureusement, et contre toute attente, la Tunisie avait néanmoins fait le choix de prendre le jeu à son compte et d’avoir la possession du ballon dès le début de la rencontre. C’est ainsi que Akaichi a pu se procurer la première grosse occasion de la rencontre avec une tête qui est passée juste à côté du montant droit du portier sénégalais, à la suite d’un coup-franc millimétré de Maaloul. Quelques instants plus tard, et à la suite d’une perte de balle d’un Hamza Lahmar trop juste et qui avait encore l’air de découvrir le très haut niveau, Kouyaté pénètre dans la surface de réparation tunisienne avant de se faire tacler sèchement par Abdennour. Un geste extrêmement maladroit de la part de l’élément le plus expérimenté de la défense des Aigles. Ce penalty transformé par Mané a ensuite clairement mis un coup sur la tête des tunisiens qui sont tout de même parvenus à se procurer une deuxième occasion franche à la suite d’une erreur de la défense des Lions de la Téranga. Malheureusement la frappe lourde de Akaichi passe encore une fois à quelques centimètres des buts de Diallo. Pire encore, les Aigles se font ensuite surprendre sur un corner où Kara Mbodj parvient à se défaire du marquage d’un Ben Youssef encore trop insuffisant pour placer une tête qui parvient à tromper Mathlouthi dont la main n’est pas assez ferme. Sonnés, les joueurs de Kasperczak évitent ensuite de justesse un troisième but qui les aurait définitivement assommés à la suite d’une très mauvaise relance de Ben Youssef. En somme, une première mi-temps où les sénégalais se sont montrés hyper réalistes avec un penalty et un but sur corner, et une équipe tunisienne en difficulté à chaque accélération d’une équipe sénégalaise aux qualités physiques et techniques au-dessus de la moyenne.

Dès la reprise, le staff technique tunisien fait le choix d’incorporer un Wahbi Khazri laissé au repos au coup d’envoi en lieu et place de Larry Azzouni, qui paraissait jusque-là quelque peu perdu dans son rôle et dont la complémentarité avec les autres éléments du milieu est à discuter. Choix gagnant puisque les Aigles parviennent enfin à enchainer les actions dangereuses en s’appuyant sur un trio Khazri-Msakni-Sliti extrêmement intéressant. Toujours disponibles entre les lignes, ces trois éléments, aussi aidés par le travail des deux latéraux et de Akaichi, sont parvenus à déstabiliser un bloc sénégalais qui a très longtemps souffert de leurs déplacements et permutations. La montée en puissance de Lahmar et Sassi au fil de la rencontre a également permis aux Aigles de Carthage de se créer un très grand nombre d’occasions grâce à leur justesse technique et leur qualité de passe. Ces derniers sont d’ailleurs les éléments qui ont le plus été au contact du cuir côté tunisien, avec respectivement 76 et 75 ballons touchés. Malheureusement, les attaquants ne sont parvenus à concrétiser aucune de leurs nombreuses occasions franches, souffrant d’un manque de réalisme et de réussite rarement entrevu à ce niveau-là. Le score est ainsi resté identique et aurait même pu s’aggraver si Kara Mbodj, encore lui, était parvenu à cadrer une tête surpuissante survenue à la suite d’un corner, et qui résultait une fois de plus d’un marquage défaillant de la part des tunisiens. Énormément de gâchis donc, avec une Tunisie qui a dominé la deuxième mi-temps de la tête au pied mais qui a fait preuve d’amateurisme dans le dernier geste. Les statistiques de la rencontre ne font que confirmer ces dires dans la mesure où, en plus leurs 61 % de possession de balle, les coéquipiers de Khazri bénéficient de huit tirs cadrés contre un seul pour le Sénégal (sans compter le penalty transformé).

Après cette rencontre, la Tunisie se retrouve ainsi en grande difficulté et se voit dans l’interdiction de perdre contre son voisin algérien ce Jeudi sous peine d’être disqualifiée. Motif d’espoir pour les joueurs de Kasperczak, les Fennecs ont montré lors de leur première rencontre contre le Zimbabwe de grandes difficultés sur le plan défensif, et plus particulièrement sur leur côté droit où l’arrière du Club Africain Belkhiter a notamment concédé un penalty avant d’être remplacé à la mi-temps. Le travail défensif insuffisant de Riyad Mahrez sur ce même côté devrait alors pousser la sélection tunisienne à profiter de ces largesses tout en réglant néanmoins les nombreux problèmes entrevus Dimanche dernier. Dans cette optique, le retour de Ben Amor qui devrait être apte pour cette rencontre peut faire énormément de bien à un milieu tunisien en quête d’équilibre. Plus bas, si Abdennour encore trop juste physiquement lors du premier match devrait montrer un tout autre visage contre l’Algérie, la question qui se pose est de savoir si conserver un Ben Youssef très souvent en difficulté serait le bon choix de la part de Kasperczak et son staff. En effet, l’incorporation d’un Dhaouadi plus à l’aise balle au pied serait peut-être plus judicieuse dans la mesure où l’équipe pourra profiter de sa qualité de relance et aura alors la possibilité de construire depuis la défense avec une plus grande facilité. Enfin, le trio Khazri-Msakni-Sliti devrait lui être reconduit dès le début de la rencontre et aura pour tâche de reproduire le même travail effectué face à la défense sénégalaise, en étant cette fois plus réaliste. Le point d’interrogation se situe aujourd’hui au niveau de l’attaquant de pointe, avec un Akaichi qui a réellement pesé sur la défense des Lions mais qui a énormément vendangé devant les buts. Remplacé peu après l’heure de jeu par un Khenissi tout aussi maladroit, l’attaquant de Al-Ittihad part néanmoins avec une longueur d’avance sur son coéquipier d’attaque. Le système en 4-2-3-1 devrait donc être reconduit contre les algériens, celui-ci ayant porté ses fruits sur le plan offensif mais où quelques ajustements devraient être effectués défensivement, avec notamment l’incorporation d’un vrai milieu défensif comme Ben Amor. L’erreur de la part du staff technique ne réside donc pas dans le choix d’avoir changé de dispositif tactique, mais plutôt dans le fait d’avoir effectué ce changement à seulement quelques jours de l’entrée en lice de nos Aigles dans la compétition, ne laissant donc pas assez de temps aux joueurs de prendre leurs marques dans ce système. En plus d’être décisif, le match contre l’Algérie nous donnera donc également des indications quant à la capacité de notre équipe à s’adapter à différents schémas de jeu.

Formation probable pour affronter l'Algérie :

bottom of page